Il y a des vins qu’on n’oublie pas. Parce qu’ils vous surprennent dès la première gorgée. Parce qu’ils racontent quelque chose, sans en faire des tonnes. Le Clos Reisser, Brouilly du Château de Pougelon, c’est ça. Une pépite comme on les aime : discrète, élégante, pleine de fruit et d’allure !
Un coin de Beaujolais qui en dit long
Le Clos Reisser n’est pas n’importe quelle parcelle. C’est un joli plateau perché à 250 mètres d’altitude, face au Mont Brouilly. Une belle vue, oui, mais surtout un terroir de caractère. Le sol ? Des alluvions anciennes, bien caillouteuses. Le climat ? Tempéré, mais joueur. Entre influences océaniques, continentales et méditerranéennes, il se passe toujours quelque chose dans le ciel là-bas.
Ce patchwork climatique donne au Gamay – cépage 100 % maison ici – une expression pleine d’énergie. Résultat : un vin avec une vraie fraîcheur, des arômes francs, et ce petit quelque chose qui fait sourire. Comme une poignée de fraises des bois cueillies au bord d’un sentier.
Une vinification tout en douceur
Les raisins sont choyés dès la vigne. Vendange manuelle, tri soigné, puis égrappage partiel. On garde le fruit, mais sans brutalité. La macération dure douze jours, pas plus. Juste le temps d’extraire ce qu’il faut, sans forcer. Ensuite, pressurage lent et doux – presque tendre – avant un élevage de 15 mois en cuve béton. Pas de bois ici. On laisse parler le vin, sans maquillage.
Ce que ça donne dans le verre
La robe est rubis, avec quelques reflets pourpres qui accrochent la lumière. À l’olfaction, c’est clair dès le départ : fraises, framboises, puis mûres, myrtilles… Le tout relevé par une petite touche réglissée qui vient chatouiller le nez. Pas besoin de tourner longtemps son verre pour tomber sous le charme.
En bouche, ça glisse tout seul. Les fruits noirs sont bien là, juteux, précis. Les tanins sont élégants, discrets mais présents. Il y a de la rondeur, un côté gourmand qu’on n’attendait pas forcément dans un Brouilly. Et puis cette finale… souple, persistante, avec un petit goût de reviens-y !
Et avec ça, on mange quoi ?
Le Clos Reisser est du genre polyvalent. Il s’épanouit autant autour d’une pierrade entre amis que d’une côtelette de porc grillée au barbecue. Il fait aussi des merveilles avec une belle planche de charcuterie – et pas besoin d’attendre le dimanche pour ça.
- Pierrade de bœuf bien saignante
- Côtelettes de porc grillées aux herbes
- Saucisson brioché (pour rester dans le coin)
- Terrine maison avec un bon pain de campagne
À servir légèrement frais, autour de 14 à 15°C. Juste ce qu’il faut pour faire ressortir son fruit et garder sa vivacité. Pour ma part, il a été dégusté sur des grillades. Le premier barbecue de la saison !
Pourquoi on l’aime ?
Parce qu’il ne joue pas les stars, mais il fait le job. Parce qu’il est sincère, précis, généreux. Et parce qu’on sent que derrière cette bouteille, il y a une histoire, un lieu, une équipe qui respecte la vigne autant que ceux qui la boivent. Franchement ? Un vrai coup de cœur.
Alors si vous aimez les Beaujolais francs, joyeux mais bien faits, le Brouilly Clos Reisser mérite une place dans votre cave… et dans votre prochain dîner.