Les 120 ans des vins Descombe : Beaujolais engagé, vin inspiré

Thibaud de BurdiVino

Rédigé par Thibaud
Épicurien du vin 

Le 11 mai 2025
BurdiVino » Nos dossiers » Les 120 ans des vins Descombe : Beaujolais engagé, vin inspiré
Les 120 ans de la Famille Descombe

Des racines solides, la tête dans les vignes… et un pied dans le futur. Voilà comment on pourrait résumer l’esprit Descombe, qui fête cette année ses 120 ans. Une maison centenaire, oui. Mais qui n’a jamais été aussi jeune dans sa façon de penser le vin. Et ça, franchement, ça force le respect.

Une histoire de famille, de passion et de retours aux sources

L’aventure Descombe commence en 1905, à Saint-Étienne-des-Oullières, au pied du mont Brouilly. Le berceau du gamay. Depuis, cinq générations se sont succédé, chacune avec son lot de défis et de réinventions. Mais toujours avec ce fil rouge : le respect du terroir et l’amour du vin bien fait.

Et puis il y a eu le grand retour. Celui de Marine Descombe, d’abord, en 2013, rejointe ensuite par son frère François et son mari Kevin Jandard. Trois jeunes passionnés, bien décidés à donner un nouveau souffle à cette belle maison tout en restant fidèles à ses racines. Et le pari est réussi.

Château de Pougelon : l’âme du Beaujolais selon Descombe

Acquis par la famille Descombe en 2017, le Château de Pougelon est bien plus qu’un simple domaine : c’est le cœur battant de leur vision viticole. Situé à Saint-Étienne-des-Oullières, au pied du Mont Brouilly, ce château du XVIIe siècle allie histoire et modernité. Dès leur arrivée, Marine Descombe et Kevin Jandard ont entrepris une transformation ambitieuse, construisant une cave ultramoderne tout en adoptant des pratiques agroécologiques avancées.

Le domaine s’étend sur une vingtaine d’hectares, incluant des parcelles prestigieuses comme le Clos Reisser en Brouilly, Grille-Midi en Fleurie, et Corcelette en Morgon. Les vignes, certaines centenaires, sont cultivées selon des méthodes respectueuses de l’environnement, avec des fermentations spontanées, des élevages en cuves béton et une utilisation minimale d’intrants. Cette approche permet de produire des vins d’une grande pureté, reflétant fidèlement leur terroir.

Le Château de Pougelon incarne ainsi l’équilibre parfait entre tradition et innovation, offrant des cuvées qui séduisent tant les amateurs que les connaisseurs.

Une viticulture qui regarde loin

Ici, pas de vitrine verte en carton. L’engagement environnemental est concret, réfléchi, assumé. Conversion totale en bio, couverts végétaux partout, plus de 15 000 arbres et arbustes plantés entre les rangs, nichoirs pour la biodiversité, et même 15 % du domaine réservé à la reforestation. Oui, vous avez bien lu.

Leur modèle ? Une viticulture agroécologique, accompagnée par des pionniers comme Konrad Schreiber, Alain Canet, Hervé Coves et Marceau Bourdarras. Et ce n’est pas juste pour faire joli sur les étiquettes : l’objectif, c’est de prouver qu’on peut concilier exigence, nature et rentabilité. Et franchement, quand on goûte leurs vins… on a envie d’y croire.

vendange vins Descombe
Vigne Beaujolais Descombe

Deux terroirs, un style affirmé

Les Descombe, ce n’est pas que le Beaujolais. Ils ont aussi mis un pied en Bourgogne, du côté de Chablis, avec le Domaine Passy le Clou. Deux styles, deux expressions. Le gamay d’un côté, le chardonnay de l’autre. Et dans les deux cas, une même obsession : révéler le sol, respecter le fruit, laisser le vin s’exprimer sans maquillage.

Élevages en cuves béton, œufs béton, parfois en fût. Fermentations spontanées à partir de levures indigènes. Et des cuvées qui prennent leur temps — jusqu’à deux ans d’élevage. Résultat ? Des vins profonds, vivants, qui ne cherchent pas à en faire trop. Juste à dire vrai.

Une cuvée pour les 120 ans : La Centenaire

Pour marquer le coup, la famille Descombe a sorti une pépite : La Centenaire. En tout cas, pépite sur le papier, car je dois être honnête, je n’ai malheureusement pas eu la chance de la déguster !

Seulement 985 bouteilles, issues de très vieilles vignes plantées en 1919 sur le lieu-dit Pougelon. Du gamay comme on en fait peu. Vendangé à la main, vinifié avec patience et minutie, élevé vingt-quatre mois en cuve béton et fût de trois ans. Rien que ça.

C’est un vin de garde. Un hommage au passé, mais avec l’allure d’un grand vin d’avenir. Et un vrai manifeste pour ce que le Beaujolais peut produire quand on lui laisse le temps de bien faire les choses.

La Grande Tournée : du Beaujolais aux étoiles

Et parce qu’ils ne font rien comme tout le monde, Marine Descombe embarque en juin pour “La Grande Tournée” : un road-trip en Citroën TUBE de collection à travers la France. Objectif ? Rencontrer celles et ceux qui partagent cette même idée du vin vivant : chefs, cavistes, sommeliers, créateurs, chercheurs… des gens passionnés, comme eux.

Le tout sera à suivre sur Instagram (@familledescombe), en capsules vidéos du 9 au 19 juin. Avec trois arrêts symboliques : Lyon (le Beaujolais comme troisième fleuve), Paris (capitale des papilles), et Chablis (leur autre fief).

Le retour se fera dans leur village, lors d’une guinguette sous les étoiles, avec vin, musique et 400 convives. Une fête populaire, généreuse. Tout ce qu’on aime.

Pourquoi on les suit depuis 120 ans ?

Parce qu’ils font du vin avec sincérité. Parce qu’ils parlent du sol avant de parler de marketing. Parce qu’ils ne cherchent pas à briller, mais à transmettre. Et parce qu’ils prouvent, millésime après millésime, que tradition et modernité peuvent faire bon ménage.

Les derniers articles de cette catégorie