Quelles différences entre un vin bio et un vin biodynamique ?

Depuis quelques temps maintenant, nous entendons très souvent parler de vins bio et de vins biodynamiques. Le terme de vin naturel est lui aussi utilisé. Alors que ces vins sont de plus en plus proposés par les propriétés viticoles et l’ensemble des cavistes (et autres revendeurs), ils sont pourtant régulièrement confondus ! Avant d’aller un peu plus loin dans ces différentes terminologies, il faut bien retenir qu’un vin bio n’est pas un vin biodynamique !

Vin bio

Bien qu’on en parle beaucoup aujourd’hui, le vin bio n’a rien de nouveau en soit. Cependant quand on parlait de vin bio, on parlait plus de viticulture (tout ce qui renvoie à la vigne) que de viniculture (tout ce qui renvoie au vin). Ce qui comptait était la non utilisation des pesticides, d’engrais chimiques et de désherbants dans les vignes.

Depuis 2012, c’est un peu différent. Le vin bio est encadré et réglementé par un cahier des charges européen pour l’agriculture
biologique CE n°834/2007
. Ce dernier garantit non seulement que les vignes n’ont pas été traitées par des produits chimiques mais aussi que le travail de vinification respecte l’ajout de certains produits uniquement certifiés bio (levures, enzymes, bactéries…). Seuls des produits naturels sont autorisés pour la fertilisation. Pour résumé, le vin se doit d’être bio de la vigne à la bouteille !

Vin certifié AB

Au niveau du label, il s’agit du très reconnaissable label AB pour « Agriculture biologique ». Tous les vignerons qui disposent de ce label sont contrôlés pas des organismes certifiés et accrédités comme Agrocert, Qualité France, Ulase, SGS iCS, Aclave et le plus connu de tous Ecocert.

Vin biodynamique

Contrairement au vin bio, il n’existe pas de réglementation européenne pour le vin biodynamique. La biodynamie est basée sur les écrits de Rudolf Steiner, philosophe autrichien qui en est le fondateur.

La biodynamie va encore plus loin que l’agriculture biologique, qui considère la terre comme un « tout’, comme un être vivant à part entière qui suit sa propre évolution. L’idée est de restaurer l’unité des écosystèmes et de favoriser les échanges en recréant du lien entre le sol, la plante, le monde animal et la main de l’homme. Lutter contre l’agriculture intensive et retrouver un équilibre entre la culture et son environnement sont les bases de ce mode de culture.

Concrètement, la biodynamie repose sur des principes fondamentaux comme :

Bouse de corne
  • l’utilisation de préparations biodynamiques à pulvériser sur la vigne à base de plantes médicinales et de bouses de vaches ou de quartz . Ce n’est pas une blague ! On utilise par exemple la bouse de corne, aussi appelée « 500 » qui est réalisée avec de la bouse et de la corne de vache, ou la silice de corne aussi appelée « 501 » réalisée avec la corne de vache et du quartz.
  • l’application de ces préparations à des périodes bien précises en fonction du calendrier lunaire et planétaire. Cela pourrait paraître farfelu, mais il y a une vraie prise en compte des influences du soleil, de la lune et des planètes.

La liste des additifs autorisés est nettement plus restreinte que pour les vins bio labellisés AB. Pour ne parler que des sulfites, le taux maximum autorisé est de 70 ou 80 mg/l pour un vin rouge en fonction du certificateur, contre 100 mg/l pour un vin bio. Pour un vin dit conventionnel, le seuil maximum de soufre (SO2) est de 150 mg/l.

Justement, au niveau des certificateurs, on en retrouve deux principaux que sont : Demeter et Biodyvin. Avant de pouvoir être certifiés par ces organismes, les vins doivent au préalable être en agriculture biologique.

Le vin naturel

Le vin naturel ne dispose pas d’une législation particulière ni de réel cahier de charges ou de label officiel. Néanmoins, on retrouve deux principales associations : l’Association des Vins Naturels (l’AVN) et l’association S.A.I.N.S (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite Ajouté). Elles ont chacun leur propre définition de ce qu’est ou de ce que doit être un vin naturel mais elles partagent tout de même un objectif commun : s’efforcer de garder le caractère vivant du vin en ajoutant le moins possible d’intrants et de sulfites. Le seuil maximum autorisé de soufre est très bas avec 30 mg/l pour un vin rouge. Le risque d’avoir un mal de crâne est limité ! On est ici sur un vin le plus naturel possible.

vin-naturel

On tend de plus en plus à une production de vins bio, de vins biodynamiques ou de vins naturels. Certains par conviction et d’autres sans aucun doute par opportunité. Mais quelque part, peu importe la raison tant que l’utilisation de pesticides ou autres additifs est limitée. Il faut aussi savoir que de nombreux domaines mettent en pratique ces modes de culture bio ou biodynamique, sans pour autant en afficher la certification. Bien évidemment, ce n’est pas gratuit ! Il est donc nécessaire de ne pas s’arrêter aux étiquettes en s’intéressant à la philosophie de chaque vigneron.

Bien que je doive reconnaitre être de plus en plus attiré par ces vins, et notamment par les vins en biodynamie, il est important de souligner que ces différents labels ou appellations ne sont pas pour autant des gages de qualité du vin.

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