Découvrir les vins rosés du Languedoc

Thibaud BurdiVino Blog Vin

Rédigé par Thibaud
Épicurien du vin 

Le 3 août 2025
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Vin Rosé du Languedoc

Le Languedoc n’est pas que le pays des rouges costauds ou des blancs confidentiels. Depuis quelques années, ses vins rosés montent en puissance et séduisent autant les amateurs avertis que les curieux en quête de fraîcheur et de gourmandise. Un univers à (re)découvrir verre en main.

Le Languedoc, nouvelle terre de rosé

Qui dit rosé, dit souvent Provence. C’est devenu un réflexe. Mais avez-vous remarqué comme le Languedoc se glisse doucement dans les conversations des cavistes ? Depuis la création de l’AOC Languedoc en 2007, la région a pris un virage qualitatif. Exit l’image de vins « de masse ». Place à des cuvées fines, identitaires, qui n’ont rien à envier aux stars méditerranéennes.

On parle ici d’une mosaïque de terroirs : des pentes schisteuses, des sols calcaires, des sables en Camargue… Et sous ce soleil généreux, des cépages qui chantent : grenache, syrah, cinsault, mourvèdre, carignan. Bref, de quoi offrir des rosés qui ont de la personnalité.

Ce qui fait leur style

Le rosé languedocien a quelque chose de franc. Une robe souvent pâle, presque diaphane, mais une bouche qui ne triche pas.

Des arômes qui parlent

Le premier nez est un festival : fleurs blanches, acacia, petites baies rouges, parfois une touche de pamplemousse. On est loin des jus sucrés qu’on sirote sans réfléchir. Ici, il y a du fond.

En bouche, ça se passe comment ?

C’est rond, ample, avec une douceur maîtrisée. Certains rosés flirtent avec une légère salinité, d’autres jouent la carte de la tension. Et quand la finale laisse un soupçon d’amande amère… on se dit qu’on tient quelque chose de sérieux.

Comment les servir (et avec quoi) ?

Bonne nouvelle : le rosé du Languedoc aime la table. Servi frais, entre 8 et 10 °C, il accompagne une foule de plats.

– Un plateau de charcuterie improvisé avec des amis ? Parfait.
– Des tomates farcies qui mijotent doucement ? Encore mieux.
– Des calamars grillés, un artichaut à la barigoule ou un tajine de poulet aux abricots ? Ça fonctionne à merveille.

Et, soyons honnêtes, un verre de “Gris Blanc” au bord de la piscine, ça marche aussi.

Des noms à retenir

J’ai récemment eu le plaisir de goûter quatre rosés, chacun avec sa personnalité bien trempée.

24. DOMAINE FONCALIEU TERRE D'EDEN

Terre d’Eden – Domaine Foncalieu

Un nom bien choisi. Syrah et grenache pour un rosé clair, élégant, presque aérien. On est sur les fruits à chair blanche – pêche, brugnon – avec une touche d’agrumes qui donne un coup de frais. En bouche, ça glisse tout seul. Il s’accorde autant avec des tapas qu’un carpaccio de Saint-Jacques. Bref, tout ce que j’aime dans un rosé d’apéro chic.

19. TERRE 2 SOURCE Empreintes Rose 2024

Empreintes – Terre 2 Sources

Un vin bio qui a du coffre. Grenache, cinsault et carignan forment un trio gagnant. La robe est d’un rose plus soutenu, presque vibrant. Le nez mêle canneberge, framboise et un petit côté épicé/vanillé. En bouche, c’est juteux, structuré, avec une finale croquante. Il se boit seul, mais sur des crevettes au gingembre poêlées, c’est juste parfait.

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Le Clos Rosé – Domaine de Nizas

Un rosé “technique” mais pas froid. Pressurage précis, élevage en cuves et amphores, et ça se sent : texture soyeuse, finale minérale, et une petite amertume qui réveille. La couleur ? Saumon clair avec des reflets violets. Le nez ? Groseille, zestes d’orange, mandarine. Un rosé de gastronomie, parfait sur un turbot grillé ou une salade de légumes du soleil.

8. DOMAINE LE NOUVEAU MONDE

Un monde en rose – Domaine Le Nouveau Monde

Bio, équilibré, presque confidentiel. Assemblage de syrah, grenache et mourvèdre, ce vin arbore une robe rose pâle, légèrement “pelure d’oignon”. Le nez est fin, avec des notes d’épices douces, de framboise et de pêche blanche. En bouche, c’est rond, gourmand, et ça garde une belle fraîcheur. Il appelle des plats asiatiques ou des ravioles de homard. Oui, ça marche.

Des rosés faits pour la table

Ce qui m’a frappé ? Ces vins ne se contentent pas d’être « désaltérants ». Ils assument un vrai rôle gastronomique.

  • Des rosés délicats (comme Terre d’Eden) qui se glissent sur un carpaccio de coquilles Saint-Jacques.
  • Des cuvées plus charnues (comme Empreintes) qui tiennent tête à des plats épicés ou des viandes blanches.
  • Et des bouteilles festives (comme Un Monde en Rose) parfaites pour lancer la soirée.

Et entre nous, la plupart sont à moins de 15 €. Ce qui laisse un peu de budget pour un bon plateau de fromages.

Un rosé qui a de la mémoire

Saviez-vous que le Languedoc est l’un des plus vieux vignobles de France ? Les Grecs y ont planté leurs vignes au Ve siècle avant J.-C. Les Romains ont ensuite perfectionné tout ça. Puis il y a eu des hauts et des bas : phylloxéra, surproduction, crise du début du XXᵉ siècle… Mais depuis les années 60, le virage qualitatif est net. On a introduit des cépages nobles, affiné les méthodes, et le rosé a suivi.

Aujourd’hui, la région s’impose avec plus de 243 000 hectares de vignes et une capacité à inventer des styles variés. Et ça se sent dans le verre.

Pourquoi s’y intéresser maintenant ?

Parce qu’il y a de la fraîcheur, du fruit, mais aussi une identité qui commence à se dessiner. Et parce que ces rosés sont souvent proposés à des prix sages. Oui, on peut boire du bon sans exploser son budget.

J’ai un faible pour ce côté “rosé de copains”, mais avec une vraie tenue. Pas un vin qu’on oublie après trois gorgées. Un rosé qui a un goût de reviens-y, et qui fait dire : « Tiens, on en reprend une ? ».

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