Cépage Gamay

Thibaud de BurdiVino

Rédigé par Thibaud
Épicurien du vin 

Le 17 mai 2025
BurdiVino » Cépages » Cépage Gamay
Le cépage gamay

Souvent jugé un peu trop vite, le Gamay traîne une réputation un brin injuste. Trop léger ? Pas sérieux ? “Ah, du Beaujolais nouveau ?” Voilà le genre de raccourci qu’on entend encore. Et pourtant… ce cépage a bien plus à offrir qu’un simple vin de bistrot. Quand il est bien travaillé, le Gamay peut être tout simplement superbe.

Un cépage pas si jeune que ça

Le Gamay, ce n’est pas une invention marketing du troisième jeudi de novembre. Il existe depuis des siècles. D’origine bourguignonne (eh oui !), il a même été banni de la Côte d’Or en 1395 par le Duc Philippe le Hardi. Motif ? Trop rustique, pas assez noble à son goût. Résultat : il est descendu plus au sud, dans le Beaujolais… et il y a trouvé son terrain de jeu idéal.

Et là, il s’est bien installé. Des sols granitiques, des pentes, un climat entre fraîcheur et soleil : tout ce qu’il lui fallait pour exprimer sa vraie personnalité.

Mais alors, c’est quoi un Gamay ?

Un vin issu de Gamay, c’est souvent :

  • Une robe vive, entre rubis et cerise
  • Un nez explosif de fruits rouges (cerise, fraise, groseille), parfois de bonbon acidulé ou de violette
  • Une bouche fraîche, juteuse, avec des tanins souples

En résumé ? Du fruit, de la joie, de la buvabilité. Un vrai vin de copains – mais pas que. Car selon l’appellation, le terroir et la vinification, le Gamay peut aller bien au-delà de la simple gourmandise.

Il se cache où, ce Gamay ?

Quand on dit Gamay, on pense immédiatement Beaujolais. Et c’est normal : plus de 95 % des vignes y sont plantées avec ce cépage. Mais attention, il y a Beaujolais et Beaujolais. Le Gamay prend des visages très différents selon qu’il vienne d’un cru comme Morgon ou d’un simple Beaujolais-Villages.

Quelques repères :

  • Beaujolais Nouveau : vinifié en macération carbonique, très fruité, immédiat. Parfait pour l’apéro… ou le décrassage du palais.
  • Crus du Beaujolais : Morgon, Fleurie, Moulin-à-Vent, Brouilly… ici, le Gamay prend du sérieux. Il gagne en structure, en profondeur. Et oui, certains peuvent vieillir !
  • Val de Loire : on trouve aussi du Gamay en Touraine, souvent plus léger, parfois associé au Pinot Noir.
  • Suisse et Canada : eh oui, il voyage aussi. Avec un petit accent, mais toujours cette fraîcheur qui le rend irrésistible.

Pourquoi on l’a (mal) jugé ?

Franchement, le Gamay a longtemps souffert d’un marketing un peu simpliste. Beaujolais Nouveau oblige, il a été réduit à un vin de fête, léger, facile, sans profondeur. Et dans certains cas… c’était vrai. Des rendements trop hauts, des vins pressés, peu de travail en cave.

Mais depuis une vingtaine d’années, le vent a tourné. Une nouvelle génération de vignerons a repris le flambeau, avec respect du terroir, travail parcellaire, vinifications naturelles ou précises. Et là, le Gamay montre ce qu’il a dans le ventre. Fraîcheur, tension, finesse, parfois même un petit côté minéral. Bref, un vin avec de la personnalité. Ma dernière pépite 100% gamay : le Brouilly Clos Reisser du château POUGELON

Avec quoi on le boit ?

Le Gamay, c’est un bonheur à table. Son acidité naturelle et ses tanins modérés en font un vin ultra flexible. Il brille là où d’autres rouges échouent.

  • Charcuteries, rillettes, saucissons secs
  • Viandes blanches, volailles rôties
  • Quiches, gratins, salades tièdes
  • Et même des plats plus épicés, type cuisine asiatique pas trop pimentée

Servi un peu frais (autour de 14°C), c’est un vrai petit bonheur. À sortir dès que le frigo est vide et que les copains débarquent sans prévenir.

Pourquoi on l’aime (vraiment)

Parce qu’il est joyeux, sans être simpliste. Parce qu’il donne envie de passer à table, de rire, de partager. Parce qu’il a du fruit, du pep’s, de la fraîcheur. Et parce que quand il vient d’un beau terroir, travaillé avec soin, il sait aussi se tenir à table – même les jours où on sort les grands verres.

Je dois avouer que j’ai toujours eu un faible pour un Morgon bien fait, avec ce petit côté cerise noire et noyau. Mais un simple Beaujolais Villages croquant, c’est aussi un plaisir franc, sans chichi. Le genre de vin qu’on boit pour le plaisir… et pas pour briller.

Alors la prochaine fois que vous voyez “Gamay” sur une étiquette, ne le jugez pas trop vite. Goûtez. Et laissez-le vous faire changer d’avis.

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